Thermes de Cluny :
La résidence parisienne des abbés de Cluny-en-Bourgogne a été édifiée en 1480 sur les anciens thermes gallo-romains. C'est un bâtiment de style transitoire. Le décor gothique flamboyant est exubérant (voir les animaux des gargouilles !), et le bâtiment garde des aspects défensifs, comme le mur crénelé et le chemin de ronde. Mais les lignes rectilignes et le plan préfigurent déjà le classicisme d’un hôtel particulier parisien. Ainsi, le corps du logis est situé entre cour et jardin, le bâtiment dessine une aile en retour (mais une seule), un mur de clôture sépare la cour de la rue. On entrait par la tour d'escalier extérieure, marque des riches demeures.
Le musée national du Moyen Âge, est installé dans deux monuments parisiens exceptionnels : les thermes gallo-romains (Ier-IIIe siècles) et l'hôtel des abbés de Cluny (fin XVe siècle). Il a été fondé par l'Etat, en 1843, grâce aux collections d'un amateur qui se passionnait pour le Moyen Âge, Alexandre Du Sommerard et qui habitait dans l'hôtel de Cluny. Enrichies au cours des années, les collections offrent aujourd'hui un panorama unique sur l'art et l'histoire des hommes de la Gaule romaine au début du XVIe siècle. Elles permettent de parcourir en un lieu unique près de quinze siècles d'art et d'histoire.
Les thermes gallo-romains sont l'un des témoignages les plus spectaculaires de l'architecture antique conservé sur le sol de la Gaule. Lutèce se partageait alors en deux ensembles urbains, l'un blotti à l'intérieur de la Cité ; l'autre sur la rive gauche de la Seine (Montagne Sainte-Geneviève). C'est là que se sont développés villas et monuments grandioses : le Forum sous la rue Soufflot, les arènes rue Monge, les thermes du sud rue Gay-Lussac, les thermes de l'est sous le Collège de France et les thermes du nord dits de Cluny.
Les thermes du nord revêtent une importance particulière du fait de leur état de conservation exceptionnel ; la réutilisation pratiquement continue de l'édifice depuis le Moyen Âge en est la cause principale. Les thermes étaient formés de différents espaces, destinés au public ou aux services, et de souterrains. On identifie aisément les trois salles importantes : le frigidarium (salle froide) englobé dans le musée avec sa voûte de 15 m de haut ; un caldarium (sorte de sauna) à l'ouest bordé par le boulevard Saint-Michel et un autre caldarium au sud à l'angle du boulevard Saint-Michel et de la rue Du Sommerard. Le système de chauffage par hypocauste (un fourneau souterrain) fonctionnait en sous-sol. Ces deux dernières salles sont en partie ruinées depuis le XVIIIe siècle. Les murs en élévation ont conservé leur structure d'origine qui se singularise par l'emploi de petites pierres carrées séparées à intervalles réguliers de rangs de briques. A l'intérieur, ils étaient recouverts de mosaïque, de marbre ou de peinture. Le frigidarium en conserve des traces. Le fragment de mosaïque aujourd'hui exposé, « un Amour chevauchant un dauphin », pourrait en constituer le dernier vestige. Cet ensemble architectural était comme bien d'autres thermes, l'un des hauts lieux de la civilisation romaine.
Au début du XIIIe siècle, l'université vint s'installer dans ce qui allait devenir le " Quartier latin ". Les abbés de Cluny, comme bien d'autres, cherchèrent à y avoir un collège et un pied-à-terre. Le collège construit au cours de la seconde moitié du XIIIe siècle se trouvait sur l'actuelle place de la Sorbonne ; le pied-à-terre près des thermes. A la fin du XVe siècle, Jacques d'Amboise, abbé de Cluny en Bourgogne (1485-1510) décide de reconstruire la résidence abbatiale parisienne qui s'appuyait sur les thermes. La construction rapidement conduite est aujourd'hui le plus ancien témoin d'un hôtel particulier entre cour et jardin. Clos vers la ville par un mur aveugle crénelé, simplement percé d'une porte charretière et d'une autre piétonne, il est formé d'un corps de logis avec deux ailes en retour qui enferment une cour. Il est à deux étages surmontés d'une haute toiture d'ardoise interrompue de lucarnes. Une balustrade en fort surplomb en cache le départ. Les niveaux sont desservis par trois escaliers à vis. A l'intérieur, l'hôtel a conservé ses dispositions d'origine : le volume des salles, la circulation ménagée en façade et la chapelle.
Musée National du Moyen Age,
Thermes & hôtels de Cluny,
6, place Paul Painlevé,
Paris V. Quartier latin. Métro Cluny, La Sorbonne.
Référence :
Musée national des thermes de Cluny (hitoire du site et présentation du musée, plan du site très interressant):
Site officiel du musée des thermes de Cluny
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